Autrefois Lucotte…

Autrefois Lucotte…


Dès l’origine, les Lucotte furent décorés avec beaucoup de précision, à un haut degré de qualité. Un catalogue ancien qualifie les figurines Empire de “collection‘ artistique” aux “uniformes tirés des documents les plus authentiques”. La documentation servant à la décoration précise des Lucotte semble venir de deux volumes d’illustrations extrêmement détaillées probablement spécialement réalisées pour la Maison Lucotte en 1906 (vol Il) et avant (cf Don Grant, Mignot-Lucotte Historical
Review, numéro 6 pp 300—303). Après le rachat de Lucotte par CBG Mignot en 1928, des cartes peintes fixées à des modèles furent utilisées comme guides de décoration dans un essai de simplification et de standardisation de la décoration.

L’infanterie Lucotte était vendue la plupart du temps en boîtes de 12, 18 ou 22, plus un officier à cheval. Les ensembles d’infanterie se composaient habituellement d’un officier à pied, d’un officier porte-drapeau, d’un tambour ou un cornet, plus les fantassins, bien qu’un officier à cheval ait
généralement été ajouté, à la place de deux fantassins, dans les compositions les plus importantes. La cavalerie était habituellement présentée en boîtes de six ou de douze. Cependant, des boîtes
d’une figurine ou des dioramas étaient disponibles aussi.

Dans les ensembles de cavalerie, les boîtes de six comportaient habituellement une trompette et cinq cavaliers, quoique les premiers ensembles de hussards aient habituellement consisté en un officier,
un trompette et des cavaliers des compagnies ordinaires et d’élite. Les ensembles plus importants comprenaient normalement un officier, un étendard, un trompette et neuf cavaliers, des compagnies ordinaires, des compagnies d’élite ou des deux.

Le fameux ensemble des maréchaux, généraux et aides-de-camp du Grand État-major de Napoléon pouvait être acquis en ensembles de seize ou 24 figurines à cheval offrant “une précision stricte des uniformes, une qualité de fabrication spéciale et une étiquette au nom de chaque cavalier”.

L’examen d’un catalogue d’après la Grande Guerre montre qu’un cavalier Empire, à 5,50 Frs, coûtait plus de deux fois et demie le prix d’un piéton, 2,10 Frs. Un porte-drapeau ou un tambour étaient légèrement plus chers à 2F45. Il est intéressant de noter que plus l’ensemble était important,
plus son prix était proportionnellement élevé. Ainsi, la boite de douze piétons coûtait 25F25 alors que la boîte de 24 en coûtait 56 et ne comportait qu’un seul drapeau et un seul tambour ! Une boîte
de six cavaliers coûtait 35F, et une boîte de douze, 77. Il n’est pas étonnant que les grandes compositions soient bien plus rares. Le Grand Etat Major de 24 pièces coûtait 245F, contre 170 pour l’ensemble de 16 pièces – environ le double des prix normaux de la cavalerie.

Cette synthèse de l’histoire de la Maison Lucotte est tirée
des travaux remarquables de Monsieur JOSEY Lenoir